«Sois heureux un instant. Cet instant, c’est ta vie.»
— Omar Khayyam |
Je disais donc: être heureux est facile. Extrêmement facile, même. On peut l’être presque instantanément, en portant un regard appréciatif sur le sujet de notre choix. Utilisons notre verre d’eau comme exemple, pourquoi pas… On peut le regarder et se dire que l’on est privilégié d’avoir un accès illimité à cette ressource vitale. On peut en profiter pour réfléchir à toutes les jolies choses que l’on trouve en abondance dans notre vie, comme cette belle eau limpide. On peut penser aux personnes qui ont conçu le verre, ainsi qu’à leurs familles, et sentir une connexion spéciale avec ces dernières. Et cetera. Si on continuait ainsi pendant un moment, un petit ruisseau de joie commencerait à couler dans notre cœur tout naturellement.

Le grand défi n’a jamais été d’apprendre à être heureux. Non, le grand défi – le défi derrière tous les défis – n’est pas d’être heureux, en réalité, mais plutôt de s’amener à vouloir l’être… D’établir que notre bonheur est sacré et que l’on veut en faire une priorité. Voilà la partie «difficile», voilà où nous avons à peu près tous de jolies petites croûtes à manger. Car si on voulait vraiment être habité d’une joie et d’une gratitude débordantes, on trouverait facilement des raisons de les cultiver.
La peur du bonheur…
Comme je le dis souvent (on dirait bien que je m’apprête à me citer moi-même…), la première étape pour être heureux est de réaliser qu’on ne veut pas vraiment l’être. Oui, une des clés pour cultiver le bonheur est de réaliser à quel point on peut en avoir peur. Car lorsqu’on reconnaît les parties de nous qui opposent résistance au mouvement que l’on souhaite enclencher, on peut commencer à s’élever au-dessus d’elles et à s’en détacher.
Mais pourquoi ne voulons-nous pas être heureux – ou plus heureux qu’on l’est déjà –, au fait? Je dois dire que les «pourquoi» et autres analyses du genre ne sont généralement pas ma tasse de thé, car elles nous donnent l’impression d’avancer, mais ne contribuent bien souvent qu’à nous garder enraciné dans le problème que l’on souhaite régler. Cela dit, comprendre notre résistance au bonheur peut nous aider à la reconnaître en action et, donc, à nous en libérer. Ainsi, pourquoi refusons-nous d’être heureux, ou d’être aussi intensément heureux qu’on pourrait l’être?
Pour ma part, je me suis souvent sentie inconfortable lorsque j’atteignais de nouveaux degrés de sérénité, comme si je craignais de devenir trop légère et de m’envoler. C’était déstabilisant, car peu familier. J’avais toujours vécu avec un fond d’anxiété, aussi, et cette façon d’être semblait m’avoir relativement bien servi – dans le sens que tout était correct dans ma vie, du moins de l’extérieur –, donc je craignais de changer. Oh, et je pensais que le fait de souffrir un petit peu assurerait de bons résultats et me reviendrait au centuple. Et vous? De quoi s’agit-il, dans votre cas? Peut-être n’avez-vous tout simplement pas le sentiment de mériter un bonheur profond et complet? Ou peut-être avez-vous l’impression que votre monde s’écroulerait si vous évacuiez la colère que vous refoulez? Ou peut-être… Enfin, à vous de me le dire, il y a tant de possibilités. ;-)
Ainsi donc, revenons à notre point de départ: être heureux est facile. Vraiment facile. Je sais comment l’être, vous savez comment l’être, nous savons tous comment l’être. La question magique du jour est donc: êtes-vous prêt à le vouloir pour de vrai, à le choisir? Êtes-vous prêt à établir que c’est important et à prendre les moyens pour y parvenir?
J’ai évoqué quelques raisons pour lesquelles on peut craindre le bonheur, tout à l’heure, mais aucune pour laquelle on devrait le cultiver malgré tout… En voici donc une: le bonheur rend heureux! Oh, l’aviez-vous déjà remarqué? ;-) Le bonheur rend heureux, effectivement… il est totalement délicieux! Et bien que je pourrais lister d’autres arguments moins tautologiques et plus profonds, je n’ai pas envie de continuer, car ce fait en soi devrait être assez. Le bonheur est délicieux. Point final. Cela est assez. Vous êtes assez. Vous savez comment le cultiver, et il n’y a aucune bonne raison de vous en priver.
Je vous laisse là-dessus… Je quitte à l’instant pour aller marcher avec mon Pacha adoré. J’espère que vous avez une belle journée en vue, et je bois une grande gorgée d’eau magique à votre santé!
