Le Billet de Marie Pier

 

	«Je sais très bien que tout le monde m’aime. Je ne m’attends simplement pas à ce qu’ils en soient déjà conscients.» – Byron Katie
J’ai fait escale à Chicago lundi dernier, un de mes aéroports préférés. Et, bien que ce ne soit pas la première fois que j’y mets pieds, je n’avais encore jamais remarqué le message inscrit sur les poubelles: «Nous sommes heureux que vous soyez ici!» Et c’est «signé» par le maire de la ville, un certain Richard Daley. Évidemment, le tout est produit en série... M. Daley n’a certainement pas écrit ces messages lui-même directement sur les poubelles en question (imaginez la scène...). Cela dit, croyez-le ou non, ce petit clin d’œil me fait plaisir. Comme lorsque je vois le «conduisez prudemment, quelqu’un vous aime» (si je me souviens bien...) à l’entrée du pont Champlain... Ou lorsque l’agente de bord me demande d’enlever mes sacs du chemin pour que je puisse évacuer l’avion rapidement en cas de pépin. J’aurais mille et un exemples, en fait, car je collectionne ces exemples de bienveillance et de bonté comme un ado collectionne les posters de son groupe préféré. (Les posters sont-ils toujours à la mode? Je n’en ai aucune idée...) On pourrait bien sûr avancer que l’agente de bord ne fait que suivre les règles et se balance de ma sécurité. On pourrait dire que le gouvernement a mis ce message à l’entrée du pont Champlain seulement pour éviter les coûts que les accidents engendrent au système de santé. Et M. Daley a peut-être approuvé le «We are glad you are here» proposé par la firme de marketing pendant une journée chargée, sans trop y penser. Que de possibilités! Cela dit, la question ne m’intéresse pas... Voyez-vous, je n’ai pas besoin de connaître la vérité. Et si je n’ai pas besoin de la connaître, c’est parce que je connais une vérité encore plus vraie que tout ce que je peux voir, entendre ou imaginer: je sais dans mes tripes que les êtres humains sont fondamentalement bons, même lorsqu’ils ont oublié qu’il le sont. Et je sais aussi qu’en me nourrissant de toutes ces attentions, même celles qui sont déguisées ou moyennement bien exprimées, je vis dans un état de grâce dont je n’ai pas envie de me priver. Alors je choisis de m’ouvrir et de prendre tout ce qui passe, de tout accepter, même si je me trouve parfois bien drôle lorsque je suis touchée par des pancartes ou des publicités... Pourquoi pas, vraiment? Comme le dit Byron Katie dans la citation du jour, personne ne peut s’empêcher d’aimer. Ça ne peut faire autrement, car l’amour est le fluide de vie, l’essence de tout et de nous. Et lorsqu’on porte attention – en enlevant le filtre de nos propres jugements –, on le voit partout. Lorsqu’on le découvre en nous, on le découvre partout. Même derrière les nuages les plus gris, il y a un soleil qui ne cesse de briller; même derrière les manques apparents de sincérité ou les sourires forcés, il y a un amour éblouissant qui ne cesse jamais de rayonner. Et je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble que c’est un message que l’on gagnerait à écrire sur les poubelles du monde entier. ;-) Bonne journée! P.-S.: Si vous recevez ce message d’un ami qui a eu la gentillesse de partager Matin Magique avec vous, notez que vous pouvez vous abonner aussi sur http://www.matinmagique.com et recevoir chaque matin votre propre copie. Et oui, c'est gratuit... :-)