Autre
L'Invitation au voyage est un poème de Charles Baudelaire dans lequel il décrit à sa bien-aimée un pays idéal (inspiré de la Hollande) où ils pourraient s'installer ensemble. C'est dans ce poème que nous trouvons les célèbres vers :
- Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
- Luxe, calme et volupté.
Il existe aussi une autre version, dans les Petits Poèmes en prose. Le texte intégral est :
- Mon enfant, ma sœur,
- Songe à la douceur
- D'aller là-bas vivre ensemble !
- Aimer à loisir,
- Aimer et mourir
- Au pays qui te ressemble !
- Les soleils mouillés
- De ces ciels brouillés
- Pour mon esprit ont les charmes
- Si mystérieux
- De tes traîtres yeux,
- Brillant à travers leurs larmes.
- Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
- Luxe, calme et volupté.
- Des meubles luisants,
- Polis par les ans,
- Décoreraient notre chambre ;
- Les plus rares fleurs
- Mêlant leurs odeurs
- Aux vagues senteurs de l'ambre,
- Les riches plafonds,
- Les miroirs profonds,
- La splendeur orientale,
- Tout y parlerait
- À l'âme en secret
- Sa douce langue natale.
- Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
- Luxe, calme et volupté.
- Vois sur ces canaux
- Dormir ces vaisseaux
- Dont l'humeur est vagabonde ;
- C'est pour assouvir
- Ton moindre désir
- Qu'ils viennent du bout du monde.
- — Les soleils couchants
- Revêtent les champs,
- Les canaux, la ville entière,
- D'hyacinthe et d'or ;
- Le monde s'endort
- Dans une chaude lumière.
- Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
- Luxe, calme et volupté.
Mise en musique[modifier]
La mise en musique de ce poème de Baudelaire la plus célèbre est celle composée par Henri Duparc en 1857. On peut l'entendre ici.
L'auteur-compositeur-interprète Léo Ferré en a réalisé une nouvelle mise en musique en 1957 dans son album Les Fleurs du mal.
La musicalité de ce poème, tout comme dans chaque poème de Baudelaire, est due au rythme particulier que ce dernier donne à ses vers, dans le but de rendre compte au lecteur de son Spleen ou de son Idéal.