
La France détient un triste record : chaque jour, plus de 2 millions de Français avalent un somnifère… en se faisant la promesse d’arrêter ces pilules du sommeil prochainement. Plus facile à dire qu’à faire ! Quelques conseils pour faire le pas en douceur et sans heurts.
Barbituriques, benzodiazépines, carbamates… Les somnifères regroupent plusieurs familles de médicaments auxquelles on devient vite accro. Après un ou deux mois de traitement quotidien, comment décrocher de cette dépendance ? Pas si simple : bien que l’effet de ces somnifères s’épuise mois après mois, on acquiert rapidement l’angoisse qu’il sera impossible de dormir sans cette béquille.
Un effet rebond après un arrêt brutal
La dépendance devient psychologique : on est alors envahi par la peur d’arrêter et de mal dormir. On ne fait plus confiance à son sommeil naturel, on ne sait plus reconnaître les signaux classiques quand Morphée tend les bras.
Ceci est d’autant plus angoissant pour la personne qui veut arrêter les somnifères que lorsque la prise est brusquement stoppée, un effet rebond apparaît effectivement : le sommeil est dans un premier temps moins bon, rempli de rêves et de cauchemars, et l’on se sent plus tendu.
Mettez en place un calendrier de sevrage
Arrêter brutalement du jour au lendemain les somnifères quand on en prend depuis des mois est une très mauvaise idée. Cela peut être à l’origine d’un grand malaise général et d’une angoisse intense. La meilleure méthode est d’arrêter progressivement et de prendre son temps. Il faut environ deux mois pour parvenir à un sevrage définitif.
- Première semaine : supprimez la prise du somnifère un soir de week-end.
- Deuxième et troisième semaine : arrêtez le médicament deux soirs qui ne se suivent pas, par exemple mercredi et samedi.
- Quatrième et cinquième semaine : ne prenez le somnifère qu’un soir sur deux.
- Sixième semaine : reprenez le même rythme d’un soir sur deux, mais en diminuant la dose par deux.
- Septième semaine : ne conservez la prise de somnifère que deux soirs par semaine.
- Huitième semaine : accordez-vous un somnifère seulement un soir de la semaine.
- Neuvième semaine : arrêtez tout. Vous avez gagné votre pari !
Remplacez la prise de somnifère par de nouveaux rituels
La dépendance aux somnifères étant pour une grande part d’ordre psychologique, installer de nouveaux rituels pour remplacer la prise du médicament est une bonne piste.
A vous d’être inventif : buvez une tasse de lait chaud, prenez une infusion de verveine ou de camomille. Ou bien faites appel à des gélules de valériane, de passiflore ou d’aubépine. Devenez adepte de l’homéopathie en faisant appel aux granules de Gelsemium ou d’Ignatia…
Essayez dans la mesure du possible d’aller au lit à la même heure. Détendez-vous en écoutant de la musique douce. Prenez un bain pour vous détendre. Ajoutez pourquoi pas quelques gouttes d’huiles essentielles. Demandez à votre partenaire de vous masser…
Créez une ambiance favorable à l’endormissement
Ne restez pas affalé devant la télé jusqu’à plus d’heure. Choisissez-vous plutôt un bon livre et ciblez bien le moment où vous sentez venir les premiers signes d’endormissement.
Ne buvez pas d’alcool pendant la soirée. Ne faites pas de repas trop copieux, cela nuit à la sérénité du sommeil.
Ne vous fixez pas sur votre réveil en faisant le décompte des heures qui vous restent à dormir. Dormir est votre objectif, mais cela ne doit pas devenir obsessionnel.
Tamisez les lumières de votre chambre. Veillez à ce que la température de votre appartement ne soit pas supérieure à 18 à 19 °C.
Si après deux heures, vous ne parvenez pas à fermer les yeux, ne vous énervez pas. Aérez votre chambre, levez-vous pour boire un verre d’eau ou un verre de lait. Détendez-vous sans entreprendre une activité qui vous réveillerait. N’allumez pas de lumière trop violente.
Apprenez à gérer votre stress
C’est bien connu : le stress nuit au sommeil. Mais avez-vous essayer de le combattre en faisant des listes de ce que vous devez faire au lieu d’y penser toute la nuit.
Accordez-vous des moments de pause rien qu’à vous dans la journée. Apprenez à respirer à pleins poumons pour vous détendre.
Essayez de vivre dans l’instant au lieu de toujours vous projeter dans le futur.
Remettez-vous au sport pour vous épuiser physiquement. Et pourquoi ne pas vous inscrire à un cours de yoga, à des séances d’hypnose ou d’acupuncture. Une chose est sûre, tout sera plus facile si vous croyez en vous et en votre capacité à dormir.
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