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2016-08-07T13:54:16+02:00

Le temps n’existe-t-il pas?

Publié par ♥ Rose - lyne du sud ♥

Le temps n’existe-t-il  pas?

 

Le physicien Etienne Klein, que j’ai eu la chance de rencontrer lors d’un voyage en Islande, où il donnait des conférences, m’a interpellée quand il parlait du temps à l’heure où je découvrais le bouddhisme et la notion d’impermanence.

 

Ce que je retenais alors de ses dires était que le temps était en réalité une succession d’instants présents qui n’étaient jamais les mêmes, c’est tout ce que l’on savait du temps…

 

« …Quant aux liens entre le temps du monde et celui de l’âme, ils sont à chercher à la couture de la matière et de la vie. Le temps mathématisé du physicien n’épuise manifestement pas le sens du temps vécu, pas plus que le temps vécu ne donne l’intuition de toutes les facettes du temps physique. A force de schématisation, la physique aurait-elle laissé échapper quelques-unes des propriétés fondamentales du temps? C’était le point de vue de Bergson, convaincu que la physique – et l’intelligence discursive en général – se faisaient une représentation fausse du temps. Plutôt que d’observer le temps qui s’écoule, l’esprit scientifique se préoccuperait de noter des coïncidences ; il substituerait à la durée un schéma simpliste, celui d’un temps à une dimension, homogène, constitué seulement d’instants qui se succèdent à l’identique. Ce faisant, expliquait Bergson, il oublierait de regarder en face la véritable nature de la durée, qui est invention continue, apprentissage perpétuel, émergence ininterrompue de nouveauté. Les tic-tac répétitifs et esseulés constituant le temps monotone des physiciens ne sauraient donc être la pâte du vrai temps, celui de la vie.

 

ETIENNE KLEIN 
Centre d’Etudes de Saclay 
91191

 

Texte publié dans Dictionnaire de l’ignorance , Albin Michel, 1998, ouvrage collectif sous la direction de Michel Cazenave ; reproduit dans le Bulletin du CIRET avec l’autorisation de l’auteur.

 

Dans le bouddhisme, quelle que soit l’école, la notion d’impermanence est centrale pour se libérer de l’attachement. En fait, la cause de la souffrance est justement l’impermanence, puisque toutes les choses se dissolvent d’instant en instant et ainsi, aucun instant présent n’est jamais le même. Les choses auxquelles on s’attache finissent toujours par disparaître. Nos cellules sanguines se renouvellent, les molécules d’eau de la rivière changent, nous mourons…

 

Ainsi vouloir maintenir une routine, ou même un soi figé conduit à la frustration et la déception.

 

La méditation est donc cette pratique de renaître à chaque instant, tout neuf, comme si nous venions de passer dans une machine à laver, évacuant tous nos souvenirs, nos idées, nos concepts sur les choses et même nos idées sur nous même. Ainsi nous devenons comme un vaste réceptacle pouvant accueillir la nouveauté et la fraîcheur de ce qui survient.

 

En clinique, aborder cette question de l’impermanence est un vrai défi. Car subtilement nous nous accrochons à des repères pour maintenir un sens d’identité continu. Nous croyons que les choses se répètent, nous en avons besoin pour ne pas paniquer devant l’espace du réel sans cesse incertain et indéfini.

La routine nous oppresse, elle crée un sentiment d’enfermement.

 

Ainsi, le syndrome du « Dimanche soir » qui n’existe pas., car jamais aucun Dimanche n’a jamais été le même. Mais nous nous y accrochons pour donner des repères et un sens à notre vie.

 

Quelle impasse !

 

Se libérer de la notion répétition, accueillir chaque instant sans aucun concept ni préjugé est le chemin qui donne à chaque jour la richesse d’une page blanche à écrire, si l’on est prêt à sauter dans l’espace de l’inconnu !

 

Docteur Yasmine Lienard
 
Source :
http://pleine-conscience.fr/blog/

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