Il se peut que vous ne vouliez pas vous connaître parce que vous avez peur de ce que vous pourriez découvrir. Bien des gens ont secrètement peur d'être méchants. Mais, consolez-vous, rien de ce que vous pouvez découvrir sur vous n'est vous. Rien de ce que vous pouvez savoir sur vous n'est vous.
Alors que certaines personnes ne veulent pas savoir qui elles sont parce qu'elles ont peur, d'autres ont une insatiable curiosité en ce qui les concerne et veulent toujours en découvrir plus. Il peut arriver que vous soyez si fasciné par vous-même que vous passiez des années en psychanalyse, que vous scrutiez le moindre recoin de votre enfance, que vous dénichiez vos peurs et désirs secrets, et que vous découvrir les multiples couches complexes qui façonnent votre personnalité et votre caractère.
Dix ans plus tard, votre psychanalyste en aura assez de vous et de votre histoire de vie, et vous annoncera que votre psychanalyse est finie. Il vous laissera peut-être partir avec un dossier de 5000 pages. « Tout cela vous concerne. C'est ce que vous êtes ». Tout en transportant sous votre bras l'énorme dossier, la satisfaction initiale d'enfin vous connaître codera rapidement la place à un sentiment d'incomplétude et au vague soupçon que vous ne pouvez pas juste être ÇA.
Bien entendu, vous êtes plus que ÇA . Peut-être pas en termes quantitatifs, mais en termes qualitatifs, sur le plan de la profondeur.
Il n'y a rien de mal à entreprendre une psychanalyse ou à découvrir des choses sur votre passé, pour autant que vous ne confondiez pas « en connaître sur vous » avec « vous connaître ».
Le dossier de 5000 pages est « sur vous », sur le contenu de votre mental tel que conditionné par le passé. Tout ce que vous pouvez apprendre avec la psychanalyse ou l'observation est « sur vous ». Ce n'est pas vous. Il s'agit de contenu, pas d'essence.
Quand on dépasse l'ego, on sort du contenu. Vous connaître, c'est être vous-même. Et être vous-même, c'est arrêter de vous identifier au contenu.
La plupart des gens se définissent par le contenu de leur vie.
Tout ce que vous percevez, expérimentez, pensez ou sentez appartient au domaine du contenu. Le contenu est ce qui occupe l'attention totale de la plupart des gens et c'est ce à quoi ils s'identifient. Quand vous dites ou pensez « ma vie », vous ne faites pas référence à la vie que vous êtes, mais à la vie que vous avez, ou semblez avoir. Vous faites référence au contenu - votre âge, votre santé, vos relations, vos finances, votre travail, votre lieu de vie, ainsi que votre état mental et émotionnel. Les circonstances intérieures et extérieures de votre vie, votre passé et votre futur, tout cela appartient au domaine du contenu, tout comme les événements et tout ce qui se produit.
amisdeckharttolle
La première chose que nous croyons être est le corps. Si le corps meurt, je meurs, etc.
L'investigation nous apprend que nous sommes avant tout présence que le corps soit là ou non.
Le corps est un objet vu par quoi?
La conscience.
http://blogbug.filialise.com/qui-suis-je-greg-goode/
Pages 25 - 27
Quand les objets apparaissent, ce n'est jamais identifiés à une pensée, un sentiment ou une sensation. Même si la "pensée" est dénommée par une autre pensée, en fait les deux ne se croisent jamais, comme on le verra dans l'expérience ci-dessous. Il n'y a donc aucune raison de croire que ce qui apparaît est réellement une pensée, un sentiment ou une sensation. Ces termes étaient utiles précédemment, quand on les utilisait pour prendre conscience que les structures physiques et mentales ne sont pas des objets réels, indépendants de la conscience pure. Mais une fois que le monde ne nous apparaît plus comme des structures physiques et mentales, ces termes ont accompli une grande partie de leur travail de déconstruction. On peut alors les laisser de côté ; et si on a en besoin par la suite, on peut faire de nouveau appel à eux. Ce procédé consistant à utiliser une technique puis à l'abandonner une fois qu'elle a accompli sa tâche a une longue et vénérable histoire dans les traditions non-duelles. On l'appelle généralement 'sublation'. Donc, quand nous laissons de côté l'idée de pensées, sentiments et sensations, nous aurions peut-être intérêt à utiliser un terme plus neutre qui n'implique pas la présence à l'arrière-plan de structures psychologiques. J'appelle parfois ces va-et-vient "manifestations".
On n'a jamais l'impression que ces manifestations se produisent ailleurs que dans la conscience pure. Elles ne se produisent jamais à l'extérieur de la conscience pure pour la même raison qu'en langage courant nous dirions qu'il est impossible qu'une pensée apparaisse à l'extérieur de la conscience pure. Même dans le langage courant, cela fait partie de notre définition de 'pensée' de dire qu'elle est naturellement et logiquement reliée au mental ou à la conscience séparée de l'individu.
Les pensées ne sont jamais séparées de la conscience, même dans les films de science fiction. Ce même lien organique vaut pour tous les objets de la conscience (que l'on peut aussi appeler 'manifestations'). En fait, même si nous définissons un type spécial de manifestation se produisant à l'extérieur du champ de conscience, une impossibilité logique surgit pour nous prouver que nous faisons erreur. Supposons que nous définissions une manifestation spéciale XYZ, capable de se produire à l'extérieur de la conscience. Voici pourquoi c'est impossible : dès que cette manifestation arrive dans le champ de définition, elle arrive dans le champ de conscience. Cette manifestation ne peut pas se trouver ailleurs. En fait, puisque la conscience n'est pas géographique, la notion même de conscience en tant que lieu disparaît.
Les manifestations apparaissent à la conscience témoin en flux successifs. Elles apparaissent, demeurent et disparaissent, l'une après l’autre. Il y a parfois des intervalles entre elles. Et tout au long, la conscience pure est présente. Étant cette conscience, vous êtes continu et ininterrompu, même si aucune manifestation n'est présente. Le sommeil profond en est l'exemple le plus parfait. Pen¬dant le sommeil profond aucune manifestation n'apparaît, et pourtant on n'a jamais l'impression d'être absent. On n'a jamais l'impression d'avoir cessé d'exister au début du sommeil profond et ressuscité au réveil. Il semble que d'une manière agréable et subtile on ait toujours été là.
Bien sûr, votre 'présence' n'est pas un objet. Ce n'est pas le même type de présence que celui d'une manifestation. Une manifestation semble capable d'être présente et puis non présente plus tard. Mais vous, en tant que conscience pure, n'êtes pas présent de cette façon.
En tant que conscience pure, vous ne vous manifestez pas et vous ne pouvez jamais être absent.
Vous n'êtes pas présent à la manière d'un élève dans une liste d'appel.
En fait, votre nature de conscience pure est en soi présence
La clarté est toujours là, à chaque instant.