Saviez-vous que 57% des femmes et 26% des hommes déclarent avoir mal aux jambes?
Avez-vous déjà eu ces sensations désagréables:
· De l’enflure aux jambes ou aux pieds, surtout en fin de journée?
· Des sensations de picotement voire d’aiguilles dans les jambes, les mollets ou les pieds?
· Des petites veines rouges sur les jambes ou les pieds?
· Des varices douloureuses?
Tous ces symptômes sont liés à l’insuffisance veineuse.
L’être humain se différencie des animaux par la parole, le rire et … la station debout! La station debout augmente l’effet de la gravité sur la circulation et peut causer des problèmes. Par le biais des artères, le sang descend du cœur vers les membres. Les veines doivent alors ramener le sang des pieds vers le cœur en luttant contre la gravité. Ce processus connaît des défaillances qui se traduisent par des symptômes de fourmillements, crampes nocturnes, chevilles et pieds enflés, et lourdeurs dans les jambes. Ces signes ne doivent pas être négligés car les complications peuvent entraîner des varices, des ulcères, voire évoluer vers une phlébite.
L’apparition des varices est due à une diminution du tonus des veines.
Comparativement aux parois des artères, celles des veines sont plus minces et plus rigides, mais surtout, leur tunique musculaire est plus petite et n’a pas la capacité de se contracter. C’est la contraction des muscles autour de la veine qui assure le retour du sang vers le cœur.
Ainsi, lorsqu’une veine commence à perdre son tonus, les valvules laissent passer une partie du sang à contre courant, la pression augmente et la veine se distend. L’augmentation de pression entraîne une fuite du liquide des capillaires vers les tissus environnants (perméabilité capillaire), engendrant un œdème (enflure) léger qui s’accompagne d’inflammation. Après les premiers symptômes (voir plus haut), les varicosités, précurseurs des varices, apparaissent. Les varicosités sont de petites veinules distendues, alors que les varices touchent des veines plus grosses.
Les causes exactes en sont inconnues, mais plusieurs facteurs de risques sont impliqués:
· L’hérédité est un facteur très important (dans 40% des cas);
· Les facteurs hormonaux: puberté, grossesse, ménopause, contraception orale, peuvent tous être impliqués dans l’apparition et l’aggravation des problèmes de circulation;
· Les autres facteurs de risque: travail stationnaire debout (infirmier, commis, serveur, etc.) ou assis, surplus de poids, port de talons hauts, sédentarité (manque d’activité physique), chaleur, tabac et alcool peuvent tous être impliqués dans les problèmes de circulation.
Ces facteurs de risque sont à prendre au sérieux, mais ne sont cependant pas des fatalités. Une bonne hygiène de vie et des mesures appropriées peuvent prévenir, retarder et/ou soulager les dérèglements de la circulation.
Lors d’un voyage en avion, on est confiné à un espace restreint. On se déshydrate et la circulation sanguine est ralentie, voire arrêtée par la pression du siège et l’immobilité. Résultat: le sang stagne et, chez les personnes ayant une insuffisance veineuse même légère, il peut se former des caillots. À l’arrivée à l’aéroport, que fait-on? On marche sur des kilomètres, permettant à la circulation de se rétablir… et de transporter les caillots nouvellement formés. C’est alors qu’on assiste à des phlébites et même des embolies.
Que faire pour améliorer la circulation veineuse?
1- Pratiquer fréquemment des sports doux favorisant le retour veineux et permettant de tonifier les muscles sans brutaliser les articulations: marche, natation, aquaforme, aérobic low-impact, bicyclette, etc.
2- Dormir les jambes surélevées: surélever le pied du lit à l’aide d’un bloc de bois de 10 cm (4 pouces).
3- Garder un poids santé.
4- Éviter la position assise prolongée. Au bureau, en auto, en avion, etc.: se lever, marcher, faire bouger les pieds et les chevilles.
5- Éviter de croiser les jambes.
6- Boire abondamment: 2 à 4 grands verres d’eau par jour, en plus des repas.
7- Passer les jambes sous l’eau froide.
8- Porter des bas de contention (bas support), en particulier pour ceux et celles qui travaillent debout.
Éviter
1- Les sports violents: jogging, aérobic high-impact, etc.
2- Alcool et tabac
3- L’épilation à la cire chaude
4- Le bronzage
5- Les saunas, bains de vapeur et bains chauds
6- Les vêtements trop serrés
7- Les talons hauts
Avant de voir les différents produits utiles dans l’insuffisance veineuse, il faut souligner que, mis à part la chirurgie et les injections sclérosantes, rien ne peut faire résorber une varice déjà installée.
C’est un traitement qui bouche littéralement la veinule affectée. On injecte directement dans la veinule un produit qui l’irrite. La veinule se bouche et la varicosité disparaît. Le flot sanguin est alors redirigé vers une autre veine.
Les produits naturels utilisés dans l’insuffisance veineuse augmentent le tonus des parois veineuses (effet vasotonique), ce qui diminue la perméabilité capillaire (donc l’enflure), et diminuent l’inflammation, ce qui aide à soulager les symptômes de douleur et de picotements. Ils ont donc pour but de soulager les symptômes et, surtout, de diminuer, voire enrayer, la progression des varices et de l’insuffisance veineuse.
Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
Le produit le plus documenté pour le soulagement des varices et les problèmes de circulation est de loin l’extrait de marron d’Inde. Le marron d’Inde diminue l’enflure et les différents symptômes associés à l’insuffisance veineuse.(1) Il augmente le tonus des parois veineuses et capillaires et a également un effet anti-inflammatoire.(2,3) D’ailleurs, un extrait de marron d’Inde est aussi efficace que les si confortables bas supports!(4) La dose recommandée est de 200 à 400mg d’extrait total par jour pour un extrait normalisé en escine à 20%.
Il existe des crèmes et gels topiques à base de marron d’Inde à 2%. Ils sont utiles pour soulager sur le moment, mais leur effet est moins puissant.
Flavonoïdes
Certains produits de vitamine C contiennent un taux substantiel de flavonoïdes (rutine, hespéridine, bioflavonoïdes diverses ou encore citroflavonoïdes). On peut retrouver, dans un comprimé contenant 500 à 600mg de vitamine C, jusqu’à 500mg de flavonoïdes. Ces produits bénéficient de la synergie vitamine C / flavonoïdes qui augmente significativement l’effet vasotonique et antioxydant.(5,6)
La dose recommandée est: 500mg de vitamine C avec au moins 200mg de flavonoïdes, 2 fois par jour. Sources alimentaires de flavonoïdes (rutine): agrumes, sarrasin, abricot & pêche, prune, mure, pomme, cerise, asperge.
Écorce de pin, pépin de raisin (7-10)
Chimiquement, les extraits d’écorce de pin (pycnogénol, enzogénol) et de pépins de raisin sont proches parents. Ils contiennent tous deux des OPC (oligomères de proanthocyanidines) qui ont un puissant pouvoir antioxydant. Les OPC ont, eux aussi, la capacité de renforcer les parois veineuses et de diminuer les symptômes de l’insuffisance veineuse. La dose recommandée varie de 100mg à 300mg par jour de l’un ou de l’autre.
Les plantes complémentaires
On reconnaît au mélilot (Melilotus officinalis) la capacité de tonifier les parois veineuses. Petite caractéristique intéressante, le mélilot est la seule plante qui agit à la fois sur les veines et les canaux lymphatiques. Cette propriété lui confère un effet draineur des enflures plus grand que celui des autres plantes. Cependant, les produits disponibles contenant seulement cette plante sont rares. On la retrouve combinée à d’autres ingrédients dans des produits standardisés en coumarine (17 à 20%). La dose recommandée de mélilot est de 20mg à 50mg d’extrait.
L’hamamélis (Hamamelis virgiana) est souvent utilisé en externe, sous forme de compresse, pour soulager l’enflure et les picotements.
Le ginkgo (Ginkgo biloba), qu’on associe trop souvent exclusivement à la mémoire, est d’abord un agent vaso-actif. Il est reconnu comme vasodilatateur et son effet antioxydant, dû aux flavonoïdes qu’il contient, a un effet bénéfique sur les parois des vaisseaux sanguins. La dose recommandée est de 60mg à 120mg d’un extrait standardisé à 24% flavonoïdes et 6% terpènes, en doses divisées.
Lorsqu’il est question de varices, la médecine n’a à offrir que des traitements invasifs. La phytothérapie offre des solutions intéressantes et non invasives pour soulager les symptômes de l’insuffisance veineuse et prévenir les complications. De plus, ces alternatives sont définitivement plus confortables que les bas supports!
Références:
1. Guillaume M, Padioleau F. Veinotonic effect, vascular protection, anti-inflammatory and free radical scavenging properties of horse chestnut extract. Arzneimittelforschung 1994;44:25-35.
2. Matsuda H, Li Y, Murakami T, et al. Effects of escins Ia, Ib, IIa, and IIb from horse chestnut, the seeds of Aesculus hippocastanum L., on acute inflammation in animals. Biol Pharm Bull 1997;20:1092-1095.
3. Facino RM, Carini M, Stefani R, et al. Anti-elastase and anti-hyaluronidase activities of saponins and sapogenins from Hedera helix, Aesculus hippocastanum, and Ruscus aculeatus: factors contributing to their efficacy in the treatment of venous insufficiency. Arch Pharm (Weinheim) 1995;328:720-724.
4. Diehm C, Trampisch HJ, Lange S, Schmidt C. Comparison of leg compression stocking and oral horse-chestnut seed extract therapy in patients with chronic venous insufficiency. Lancet 1996;347:292-294
5. Kim DO, Lee CY. Comprehensive study on vitamin C equivalent antioxidant capacity (VCEAC) of various polyphenolics in scavenging a free radical and its structural relationship. Crit Rev Food Sci Nutr. 2004;44(4):253-73.
6. Médicaments renfermant des flavonoïdes. Brasseur T.J. Pharm. Belg. 1988, 44(6): 403-410.
7. Petrassi C, Mastromarino A, Spartera C. Pycnogenol in chronic venous insufficiency. Phytomedicine. 2000 Oct;7(5):383-8.
8. Arcangeli P. Pycnogenol in chronic venous insufficiency. Fitoterapia. 2000 Jun;71(3):236-44.
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