Qu’est ce que le soi ?
Le soi est l’ensemble des caractéristiques individuelles qui font qu’une personne est différente des autres ou semblable à eux.
Nous cherchons ce qui nous distingue des autres, mais aussi ce qui nous rattache à eux.
Le soi peut se décrire selon 3 dimensions :
- Qui je suis (concept de soi) >> Dimension cognitive.
- Comment je m’évalue (estime de soi) >> Dimension évaluative.
- Comment j’agis >> Dimension comportementale.
Source début article :
http://www.questmachine.org/article/Le_Soi
EGO : poursuit des buts à l'aide d'effort volontaires
SOI : accueille l'éveil spirituel et les expériences
EGO : est motivé par la survie et la peur de manquer
de quelque chose
SOI : s'ouvre à l'abondance de la création
EGO : utilise son intelligence et son habileté d'une façon pratique
SOI : rayonne par son amour, sa sagesse,
son harmonie intérieure, sa mission
EGO : a une histoire, faite d'évènements,
qui se déroulent dans l'espace et le temps
SOI : s'exprime par des symboles et des mythes universels
et intemporels
EGO : vise la compétence, la maîtrise de soi et de son entourage
SOI : recherche la paix et l'harmonie intérieure
EGO : compte sur les efforts de sa volonté, de son audace,
et de sa persévérance
SOI : s'abandonne à une intelligence supérieure
EGO : progresse grâce à des efforts personnels
SOI : cherche le détachement, se confie à la providence
EGO : porte un masque social, joue un personnage,
se compare aux autres, recherche la compétition
SOI : s'ouvre à l'action de grâce qu'il découvre à chaque instant
EGO : est angoissé par la pensée de mourir
SOI : sait comment mourir et a la conviction de renaître.
Par Laura Winckler et Frédéric Blanchard
Article paru dans la revue 178 de Nouvelle Acropole
L’ego
L’ego est le siège de la conscience : c’est lui qui permet de se sentir séparé de la mère et du reste du monde et d’être une entité pouvant à son tour affecter le
monde.
L’ego adulte développe des capacités visant à satisfaire divers besoins, physiologiques, de sécurité ou d’insertion sociale.
L’enfant jeune est faible, vulnérable et dépendant de ses parents et de son environnement. A ce stade, son ego n’est pas encore formé. Par la suite, ce dernier
commence à remplacer les parents et acquiert des fonctions protectrices. Sa deuxième tâche consistera à relier l’individu au monde environnant, lui apprenant à survivre, puis à s’insérer
socialement et à réussir dans la vie.
Certaines épreuves permettront de fortifier l’ego. Notre ego ou notre moi est la partie consciente de nous-mêmes qui se différencie de l’océan des potentialités de l’inconscient collectif. Pour s’affirmer il devra rompre, d’une certaine façon, avec le milieu d’où il est issu. L’ego est un outil, l’image de notre moi, notre persona, un masque.
Cependant, une fois complètement développé, il doit être vidé de son contenu afin de devenir l’enveloppe qui héberge et porte l’âme (l’acteur), sans que la rencontre entre ces deux dimensions soit vécue comme un drame. Cela suppose un ego bien développé et correctement formé, conscient de ses limites et de ses qualités, tel que l’acquiert le Héros pendant la préparation de son périple : l’optimisme de l’innocent, l’entraide de l’Orphelin, le courage du Guerrier, la générosité du Bienfaiteur.
Cette personnalité bien intégrée en elle-même et dans son environnement sentira alors l’appel de l’âme, d’une force qui la conduira vers
la quête de son destin. C’est seulement à ce moment-là que peut commencer la traversée.
L’âme
L’âme, pour se réaliser sans encombre, a besoin de la coopération et de la présence de l’ego qui a du bon sens et les pieds sur terre. Disons
que Don Quichotte se fera accompagner de Sancho Pança pour partir en quête du trésor ou des mystères de la vie.
Pour Jung, l’âme symbolise souvent notre psyché ou le point par lequel s’expriment les archétypes de l’inconscient collectif. Elle est la partie de notre psyché qui nous connecte avec ce qui est
éternel et procure la sensation de sens et de valeur à notre vie.
Nous commençons à nous occuper de l’âme lorsque nous ressentons le besoin de comprendre le sens de la vie, le sens de notre vie, que nous cherchons à nous relier au cosmos.
Le Soi
Le Soi est l’expression de l’intégrité, le point final du processus d’individuation. La traversée est achevée, le trésor retrouvé, et nous sommes de retour dans le
royaume qui se transformera en fonction d’un nouveau principe ordonnateur.
L’essence du Soi est le paradoxe, car il nous permet de vivre ce qui est singulier et unique en nous et, en même temps, met notre ego en relation avec la dimension
transpersonnelle.
A son niveau, le vie n’est plus perçue comme une lutte mais comme une source d’abondance. Nous devenons les rois et les reines de nos propres domaines et si nous sommes fidèles à notre Etre intérieur (le Soi), nous faisons fleurir la terre desséchée. Le soi est donc profondément blessé si l’ego et l’âme sont déconnectés.
Sa réalisation demandez d’assumer pleinement nos responsabilités et de les intégrer à notre conscience.
Si l’éveil de l’ego fait surgir le particulier de l’universel, le multiple de l’unité, le retour au Soi permet de réintégrer le particulier à l’universel, le
multiple à l’Un. Par la force de restitution et le lien créé par l’homme avec Dieu et toute la création, l’être refait en lui l’unité perdue.
Tout grand Gouvernant a besoin d’un Magicien pour prédire le futur, pour soigner les malades, pour créer des rituels qui relient les hommes au cosmos et
maintiennent la liaison permanente avec la dimension spirituelle de la vie. Il peut aussi avoir à ses côtés un Sage qui lui donne des conseils objectifs et le sort de sa
subjectivité.
Et aussi un Bouffon, capable de réjouir le château et de dire au Gouvernant de terribles vérités. Le Gouvernant le Mage, le Sage et le Bouffon s’aident mutuellement et contribuent, grâce à leurs talents, à produire un royaume salutaire, prospère et joyeux. Ils symbolisent les quatre aspects du Soi intégré.
L’ombre
Nous nous savons tous porteurs d’une ombre, sorte de personnage dont la silhouette se compose de tout ce que nous refoulons et qui ne cadre pas
avec l’apparence sociale que nous voulons nous donner. Cette ombre est le dragon qui se nourrit, dans l’homme mûr et bien sous tous les rapports, de tout ce que son moi refuse à intégrer
consciemment. C’est le premier aspect de chaque archétype à reconnaître si l’on veut avancer dans le processus d’individuation.
La difficulté réside dans le fait que l’ombre est généralement repoussante mais qu’elle porte en elle la régénération de la vie consciente. Elle repousse et
fascine, et se laisse ainsi facilement projeter sur autrui pour éviter d’avoir à reconnaître qu’elle fait partie de nous-mêmes.
L’ombre peut se manifester par des omissions (actes manqués …) ou par des actes impulsifs, commis par inadvertance. Elle est avant tout personnelle, mais s’enracine
aussi, comme l’illustre image quasi universelle du diable, dans l’inconscient collectif. Tout peuple a son diable, trop souvent projeté sur ceux qu’il ne parvient pas à intégrer dans sa vision du
monde.
L’ombre pose un problème moral à l’individu car elle peut contenir aussi bien des qualités que des défauts. La morale commune, ou celle qui a baigné l’individu dans
sa jeunesse, est le plus souvent incompétente pour juger de la vraie nature de l’ombre : constructive ou destructive ?
Plus qu’une morale conventionnelle et sociale qui rassure par ces concepts arrêtés de ce qui est bien ou mal, c’est d’une philosophie du risque, du combat intérieur
et de la responsabilité des choix qu’il implique, que l’homme a besoin dans cette aventure. Il ne dépend que de lui que l’ombre soit son amie ou son ennemie. Elle ne devient hostile que si elle
est ignorée ou traitée avec incompréhension ; elle ne peut se transmuter que si le moi accepte l’aide du Grand Homme : du Soi. La quête du Soi est à l’image de celle du Grâal ou de toute quête
initiatique de l’immortalité au sens spirituel du terme.
S’engager dans cette voie, c’est donc déjà accepter le fait qu’une crise n’est pas une fatalité insurmontable mais l’opportunité d’une nouvelle naissance par un
dialogue constructif avec l’ombre :
de là peuvent naître de nouveaux comportements, plus ouverts, plus riches.
Une connaissance approfondie des mythes peut être d’une grande utilité car ils nous parlent, notamment des plus archaïques, un langage pas encore contaminé par une morale trop rationnelle et peuvent ainsi éveiller des images positives de dialogue avec l’ombre