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2022-06-09T16:16:59+02:00

Jeu de pouvoir et manipulation ...

Publié par ♥ Rose - lyne du sud ♥
Jeu de pouvoir et manipulation ...

Les mécanismes dont nous parlons ici, sont, généralement, non volontaires et inconscients. Le pari est de les amener à la conscience sans se culpabiliser ni culpabiliser l'autre. Il s'agit d'une prise de responsabilité.

Dans nos relations, nous interagissons les uns avec les autres selon de multiples attitudes et stratégies. Dans l'idéal, dans un climat de bienveillance mutuelle, chacun désire le bien-être de l'autre. Malheureusement nos rapports sont trop souvent dominés par la peur de l'autre. L'enfer, c'est les autres, disait Jean-Paul Sartre. Si l'autre est dangereux a priori, il faut que je l'aborde en position de force. Je peux chercher à l'intimider, à faire en sorte qu'il ait plus peur de moi que je n'ai peur de lui. Si je ne me sens pas capable d'établir un rapport de force à mon avantage, je peux tenter de déstabiliser l'autre par différentes stratégies, les meilleures étant celles qui se repèrent le moins facilement. Par exemple, je peux tout simplement faire semblant de ne pas avoir vu quelqu'un dans un groupe que je sais avoir besoin de reconnaissance. Quand cela est fait de manière habile, la personne ne se sent pas bien sans pouvoir identifier ce qui s'est passé. Elle perd une partie de sa stabilité et de son pouvoir en face de l'autre.

Qu'est-ce qui fait que nous nous empêchions mutuellement de nous épanouir ? Nous l'avons déjà dit, c'est la peur. Nous pouvons avoir peur de perdre le contrôle de la situation. Si je ne suis pas aux commandes, plus fort ou plus intelligent, qu'est-ce que l'autre va me faire? Si mon partenaire est sûr de lui, bien dans sa peau, il n'aura plus besoin de moi et va se tourner vers quelqu'un d'autre. Je revivrai alors la terreur de l'abandon et de la solitude. Si mon fils étudie et grandit, un jour il verra mes limites, me supplantera et m'écrasera. Pire encore, plus j'ai humilié mon fils, plus je crains qu'il ne prenne sa revanche un jour et plus je dois l'inférioriser pour qu'il en soit incapable. Combien de fois ai-je entendu ce témoignage d'hommes : Ce n'est que le jour où je me suis senti assez fort et que j'ai envoyé mon poing à la figure de mon père qu'il s'est calmé et ne m'a plus jamais touché. Une mère peut ressentir la peur que sa fille ne devienne plus belle ou plus séduisante qu'elle et lui faire sans cesse des remarques comme: "C'est dommage que tu aies le nez si court, autrement tu ne serais pas si mal," ou d'autres remarques encore plus subtiles encore.

Un supérieur hiérarchique peut craindre que son subalterne ne soit plus compétent que lui. Il lui fera remarquer toutes ses erreurs. Dans l'arène politique, tous les coups sont permis. Ce n'est pas le contenu du débat qui importe mais les sondages préélectoraux. Celui qui réussit à faire sortir l'autre de ses gonds a gagné car il sait que le public ne supporte pas ceux qui perdent leur self contrôle.

Comment nous sentons-nous sous une attaque perverse ? Blessé, désemparé ébranlé, en difficulté à identifier ce qui se passe et à répondre à la situation de façon claire. Que répondre à une remarque comme celle-ci ? « Arrête de danser comme ça, je suis connu ici » Comment nous sentons-nous quand nous nous apprêtons à lancer une attaque perverse ? » La plupart du temps, nous ne nous en rendons pas compte car nous sommes identifié au mécanisme de survie impliqué et notre esprit nous fournit toutes les justifications nécessaires. Nous sommes certainement dans un malaise profond et nous allons créer le même malaise chez la personne qui va recevoir cette attaque.

De nombreux livres ont été publiés ces dernières années sur la manipulation. Ils présument tous que vous êtes la victime et que l'autre est le manipulateur, voire le manipulateur pervers… Si vous vous intéressez à de tels livres, il est probable que cela est vrai, au moins partiellement. Vous vous y intéressez parce que vous avez souffert ou souffrez en ce moment de manipulations au foyer ou au travail. Cela ne signifie pas que vous ne soyez pas vous-mêmes un manipulateur à vos heures. Après tout, le manipulateur l'est probablement devenu parce qu'il a lui-même été manipulé. Chacun d'entre nous utilise des techniques de manipulation pour des raisons variées et spécifiques au moins de temps en temps. L'important me semble d'en comprendre les mécanismes, d'une part pour ne pas se laisser berner et détruire et, d'autre part, pour ne pas utiliser soi-même ces mécanismes qui de toutes façons, sont anti-productifs et desservent en premier lieu celui qui les utilise. A l'extrême ils conduisent à la maladie, à la mort, au suicide…

 La clef se trouve dans l'écoute de vos ressentis: Vous ne vous sentez pas bien en pendant ou après la rencontre de quelqu'un. Comment ressentez-vous ce malaise dans votre corps? Quand en êtes-vous devenu conscient? Quels gestes ou quelles paroles précises ont été posés? Par exemple un participant d'un de mes groupes me dit: Je ressens ta violence et ta douceur. Je me sens immédiatement subtilement déstabilisé. En quoi me trouve-t-il violent? Me dit-il qu'il ressent de ma part une violence sournoise ou inconsciente? Un peu plus tard, je lui demande ce qu'il a voulu dire précisément. Il me dit qu'il apprécie ma force en même temps que ma douceur. Pourquoi alors utiliser le mot violence à la place du mot force? Le but caché est manifesté par le résultat, une légère déstabilisation. Que dire d'une personne qui vous dit qu'elle a besoin de votre aide et de vos suggestions et qui trois phrases plus loin vous dit que vous intervenez trop dans sa vie et que cela la bloque. Comment vous sentez-vous devant de telles injonctions paradoxales?

Observez ce que vous ressentez au cours de réunions de famille, de repas d'affaire, de rencontres informelles entre amis ou au club de sport, particulièrement quand il y a des blagues, de l'ironie les uns sur les autres. Quand est-ce que vous vous amusez légèrement, quand est-ce que vous ressentez un malaise léger ou extrême? Le montrez-vous? Partagez-vous quand cela dérape et commence à vous blesser? Mais aussi notez bien quelles sont les blagues que vous utilisez vous-même: S'agit-il d'un vrai plaisir ou d'un duel caché?

 La personnalité manipulatrice perverse

La manipulation peut dépasser le cadre des jeux de pouvoir occasionnels dont les modes dépendent de notre type de personnalité, en termes psychologiques, de nos structures caractérielles et de nos mécanismes de défense. Soyons clair : Chacun manipule à des degrés divers et cela fait partie de nos systèmes d'adaptation plus ou moins justes et efficaces. Par contre, cela peut devenir chez certaines personnes un mode relationnel structuré. On parle alors de personnalités manipulatrices perverses, ce qui est très proche de ce que d'autres décrivent comme structure psychopathe. Les raisons de la construction d'une personnalité manipulatrice perverse qui contient des traits paranoïaques importants, semblent être à chercher dans le trans-générationnel, dans une absence extrême de sécurité. Il faut chercher l'endroit où l'enfant a été abandonné, terrorisé, trahi dans l'amour et la lumière qu'il apporte, laissé sans protection et sans recours très jeune et à l'adolescence. Les comportements de manipulations sont à classer au nombre des stratégies de survie dans un milieu où l'enfant ne peut croire qu'il puisse être aimé et protégé.

Comme Arnold Mindell et beaucoup d'autres, je me méfie des typologies et des diagnostics médicaux. Ce qui est un processus, ce qui décrit des modes de fonctionnements plus ou moins figés et répétitifs, se trouve cristallisé avec un diagnostic emprunt de gravité et un pronostic dévastateur qu'on peut décrire comme une prophétie auto réalisatrice. Il en est ainsi particulièrement pour la schizophrénie et la manipulation dite perverse. Dans mon expérience de thérapeute, l'un et l'autre de ses modes de fonctionnement peuvent se transformer en profondeur. Le plus bel exemple en est donné par Byron Katie qui relevait de la psychiatrie avec un diagnostic évident de paranoïa extrême. Pour commencer, ces personnes ont besoin de reconnaître leur souffrance et de vouloir en sortir. Elles ont aussi besoin de rencontrer au moins une personne en qui elles acceptent de faire confiance. Il faut encore qu'elles soient courageuses et prêtes à faire face à leur fonctionnement sans complaisance. C'est ce qui est arrivé à Byron Katie dans sa rencontre avec un psychologue inconnu au téléphone. Elle témoigne : Dans sa voix, j'ai senti qu'il y avait une attention vraie, de l'amour, de la compassion. Cela lui a permis un peu plus tard de comprendre dans un véritable moment d'illumination que toute sa souffrance trouvait sa source dans son fonctionnement mental.

J'ai découvert un texte qui expose magistralement l'organisation interne et la configuration énergétique corporelle des différentes structures caractérielles. C'est le chapitre 13 du livre « Le pouvoir bénéfique des mains » de Barbara Ann Brennan. Je vais reprendre ici celle qu'elle appelle la structure déplacée ou psychopathe. Une telle personne a fait l'expérience dans son enfance de laduction du parent de sexe opposé qui veut obtenir quelque chose d'elle. Par exemple un père qui n'arrive pas à obtenir une relation affective satisfaisante avec sa femme va avoir tendance à séduire sa fille pour remplir son manque à la place ce que ne lui apporte pas son conjoint. En conséquence la personne psychopathe éprouve profondément un grand besoin de sécurité et simultanément ne peut faire confiance à ceux qui lui en apportent. D'une part, il n'a pas été reconnu et soutenu par le parent de son sexe et s'est tourné vers le parent de sexe opposé. Mais celui-ci cherchant à laduire pour finalement la trahir, elle cherche désespérément à obtenir ce qu'elle veut en manipulant avec un fort sentiment de: "J'y ai droit et je l'obtiendrai coûte que coûte." Pour survivre, elle en vient à observer constamment les personnes et les situations et à calculer toutes ses réactions.  

Un aspect important est la nécessité de se contenir, en particulier de contenir sa colère pour réussir cette maîtrise de la situation. Elle a besoin de soutien, de chaleur et d'encouragement mais, comme elle ne peut faire confiance à personne et se sent désespérément seule, elle utilise laduction ou la menace directe ce qui induit crainte, soumission et dépendance affective. Elle recherche le pouvoir et la domination sur les autres pour ne plus se sentir menacée d'aucune manière. Sa sexualité est minée par son agressivité envers le sexe opposé. Malgré ses affirmations contraires, son attitude est profondément de supériorité et de mépris en défense contre un sentiment d'infériorité dévastateur. Cela mène à des échecs amoureux et professionnels à répétition.

Son attitude envers la psychothérapie individuelle ou de groupe est paradoxale. Elle y est poussée par un terrible sentiment d'échec et veut reprendre son pouvoir. Elle demande de l'aide mais de ce fait même se sent en danger. Elle cherche donc à affirmer sa supériorité sur le thérapeute et les autres personnes du groupe car, sans cela, elle se vit en danger d'être humiliée, écrasée et détruite. Le nœud commence à se desserrer quand elle entrevoit la bienveillance d'autres personnes, en particulier de celle du thérapeute et commence à se détendre.

« En début de travail » dit B. A. Brennan, « la première couche de la personnalité que l'on rencontre est le masque qui déclare : « J'ai raison, donc vous avez tort. » Après un sondage plus profond, le moi inférieur dira : « Je vais arriver à vous contrôler. » A l'heure de la résolution du problème, le moi supérieur de la personnalité émerge et déclare : « Je me soumets, je n'ai plus envie de résister. » souvent à la suite de tentatives exténuantes du moi inférieur.

B. A. Brennan continue en donnant des indications précieuses sur la structure énergétique qu'elle perçoit directement grâce à ses dons de voyance. La circulation énergétique est bloquée entre le haut et le bas du corps. La partie haute est surinvestie et comme enflée en particulier au niveau des lobes frontaux du cerveau. Le but en est d'affronter et de dominer ses interlocuteurs par la puissance de l'intellect et de la volonté. Cela génère une forte tension au niveau de la base du cou et des épaules, de la base du crâne et des yeux. L'ensemble du bassin, bas ventre, pelvis, zone génitale, sacro-iliaque et hanches est désaffecté car perçu comme non nécessaire à la survie. C'est la quête intellectuelle au service de la volonté qui remplit ce rôle. Malgré une stature qui peut être puissante mais souvent non reconnue comme telle à cause d'expériences répétées de figement, la personne est peu solide sur ses jambes, peu enracinée, ce qui renforce son sentiment d'infériorité et de mise en danger.

B. A. Brennan continue : « La structure psychopathe se bat contre sa peur de l'échec et de la faillite. Déchirée entre sa dépendance envers les autres et son besoin de les contrôler, elle a peur d'être manipulée, utilisée, victime, ce qui serait pour elle la pire des humiliations. Sa sexualité est affaire de pouvoir. Le plaisir de la conquête est secondaire. Elle s'efforce avant tout de cacher ses besoins, préférant amener son entourage à avoir besoin d'elle. (…) Le psychopathe se sert de ses puissants lobes frontaux pour projeter des arcs d'énergie vers la tête de son interlocuteur, afin de le maintenir sous l'emprise mentale de son type de défense. Il peut aussi s'engager dans un déni verbal, exploser d'une colère volcanique comparable à celle du système de défense hystérique. Mais son énergie contrôlée, équilibrée, ne comporte pas la même sorte de chaos. »

La personne doit réellement déposer les armes en prenant conscience que sa méfiance origine dans le passé et n'est plus nécessaire. Cela lui semble souvent une tâche impossible jusqu'au moment où elle découvre la réalité de l'affection et de la bienveillance de ceux qui l'entourent dans le présent. Le renoncement quasi sacrificiel à contrôler les autres libère une énergie fabuleuse qui redevient disponible pour la vie et pour l'amour. Elle peut descendre de la tête et réinvestir le coeur et la sexualité. Elle peut se révéler un ou une ami solide, sensible et fidèle.

Cette personne éprouve souvent un profond sens de l'honneur et des valeurs sociales. Noblesse, sincérité et courage lui viennent facilement. Cela est possible dès qu'elle dépasse le besoin inconscient et impérieux de dominer. « Lorsque les énergies de son moi supérieur se libèrent, il devient scrupuleusement honnête et d'une grande intégrité. Son intellect hautement développé peut servir à résoudre des différends, à aider les autres à trouver leur vérité. Son honnêteté les guide vers la leur. Il excelle dans l'aboutissement de projets complexes et son grand cœur est plein d'amour. » Affirme B. A. Brennan à partir de son expérience de thérapeute.

Je donne ici plus d'importance à la manipulation perverse qu'aux autres structures de personnalité car c'est souvent la plus difficile à déceler. C'est aussi celle qui est la plus directement impliquée dans les jeux de pouvoir. De nombreuses personnalités publiques occupant de hautes responsabilités politiques ou d'affaires utilisent ce type de stratégie. Le jeu du roi permet de dévoiler et de comprendre ces mécanismes et de travailler efficacement sur eux. Par contre cela n'enlève en rien l'intérêt de reconnaître et de travailler sur les autres structures défensives. B. A. Brennan décrit et analyse beaucoup plus positivement que d'autres auteurs cinq structures caractérielles. Elle en donne un tableau remarquable qui indique les aspects énergétiques et les chemins de la guérison. Il s'agit des structures schizoïde, orale, psychopathe, masochiste et rigide. Nous pouvons les comparer à des modes de fonctionnement. Chacun d'entre nous soumis au stress et à l'angoisse va recourir principalement à l'un ou l'autre de ces modes sans exclure les autres à l'occasion. Les repérer est une nécessité pour s'affranchir de leur automatisme. Je suggère donc à mes lecteurs de se procurer et de lire attentivement le chapitre 13 du livre de B. A. Brennan.

Souvent, à la première lecture de telles études les débutants sont pris de panique et se retrouvent dans nombre de descriptions. C'est probablement une étape inévitable. Dites-vous qu'au point de départ nous faisons tous à des degrés divers l'expérience de ce monde comme dangereux et que nous avons nécessairement développé quelques structures défensives dont aucune n'est pire que les autres. C'est dans l'enfance, principalement dans la toute petite enfance, que ces structures se sont développées. Nous devrions donc avoir une attitude de grande patience et de grande tendresse envers nous-mêmes quand nous abordons de tels sujets. Rappelons-nous aussi que ces modes de fonctionnement n'entachent en aucune manière ni nos talents, ni notre valeur fondamentale. En prendre conscience et s'en libérer progressivement fait partie du chemin vers une vie heureuse.

dominique vincent

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